La Flore Intestinale

J’ai pu assister le 15 octobre à la conférence « les flores du mal » par Mathias Chamaillard à l’institut pasteur  de Lille et je voulais vous faire partager quelques éléments de cette intervention.

Tout d’abord,  il faut savoir que les cellules dont nous sommes constituées  sont à 90% bactériennes. Dans une flore, il y a une multitude de micro-organismes :  800 à 1000 espèces et cent mille milliard de bactéries. Nous avons plusieurs flores en plus de la flore intestinale : la flore cutanée, la flore vaginale, la flore oesophagienne, la flore de la cavité buccale.

Nous allons nous intéresser ici plus particulièrement au microbiote ou microflore c’est à dire l’ensemble des micro-organismes qui se trouvent dans les intestins. Des recherches sont effectuées actuellement pour essayer de comprendre ce qu’est cette flore.

Il semble que la flore intestinale constitue un organe en soi. Elle aurait une activité métabolite comparable au foie du fait de tous ces micro-organismes, c’est la 1 ère barrière contre les infections et elle éduque notre système immunitaire. Cependant seulement 30% de cette flore est cultivable et la recherche actuelle permet de l’étudier par les génomes.

La flore intestinale a une grande diversité et doit maintenir une stabilité, un équilibre pour rester en bonne santé.  Cette flore évolue tout au long de la vie et est différente pour chaque individu. En effet, si au départ  il y a un état stérile, la naissance apporte une modification (colonisation par les bactéries). Le microbiote est donc hérité de notre mère et est différent selon que l’accouchement a eu lieu par voies naturelles ou par césarienne. Ensuite l’allaitement va jouer sur la composition de la flore. Puis notre façon de vivre, de nous nourrir va la modifier. ex : les traitements lors de maladies (antibiotiques…), l’environnement, la pollution, la proximité avec des animaux va influencer le microbiote et sa diversité (pouvant développer des pathologies). Celui-ci s’adapte aux changements de son alimentation : ainsi dans les pays africains, où la consommation de céréales est importante, les colonies bactériennes sont capables de digérer les fibres, alors qu’en Europe, elles sont plus capables de digérer les graisses…

Ce que la recherche est en train de mettre en avant actuellement est qu’il y aurait une résilience de la flore digestive. Pour retrouver la bonne symbiose, une flore saine peut être réimplantée. (Ex dans le cas de maladies de Crohn, rectocolites…) De même, il y aurait une  flore spécifique chez les  Obèses, qui pourrait être réversible en implantant une flore normale.

Actuellement des essais sont faits pour soigner la flore des malades de Crohn par exemple en pratiquant une transplantation fécale qui semble être efficace. Une autre méthode préconise les probiotiques : micro-organismes qui administrés en quantités adéquates confèrent un bénéfice santé aux individus.

Mais en attendant de trouver les remèdes adaptés pour améliorer  notre flore intestinale, la préserver et en prendre soin semble essentiel.  Adopter ainsi une alimentation équilibrée et diversifiée  permettra de  la garder en pleine forme le plus longtemps possible.

Ces nouvelles perspectives pour soigner certaines maladies digestives et métaboliques semblent en tout cas prometteuses. A suivre avec intérêt dans l’avenir…